Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Paraguay)
En Amérique du Sud, les producteurs brésiliens exploitaient des sols fragiles et très acides, et après défrichement, les sols agricoles perdaient leurs matières organiques très rapidement (5% par an contre 2% en climat tempéré et des millions de tonnes de terres étaient lessivés ou érodés sous l’effet du travail du sol aux disques (charrue, disques) et du climat agressif.
Ainsi, dans les pays du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), le non-labour est adopté depuis les années 1970 avec l’objectif de limiter l’érosion des sols et la perte de fertilité qu’elle entraîne. De plus, ces techniques permettent aux agriculteurs sud-américains d’améliorer la rentabilité et de maintenir des systèmes agraires durables dans le temps. La révolution du « non-labour » dans ces pays a surtout eu lieu entre 1987 et 1997 avec la mise en valeur des terres sèches du Cerado (plus de 100 millions d’hectares disponibles).
Par la suite, les entrepreneurs agricoles ont cherché à réduire leurs coûts de production, ce qui a favorisé l’essor du no-tillage. L’introduction des sojas et cotonniers transgéniques tolérants aux herbicides dès 1997 en Argentine puis dans les pays environnants encourage là aussi l’adoption du no-tillage. Le record mondial d’adoption appartient au Paraguay, au Brésil et à l’Argentine, où la surface cultivée en AC atteint aujourd’hui près des deux tiers de la surface agricole utilisée par les fermes mécanisées. Ll’adoption est plus faible dans les petites fermes.
En 2011, 70 % de la surface agricole sont gérés en AC, notamment dans trois principaux pays :
•Brésil : 26 millions d’Ha avec essentiellement de grandes exploitations privées.
•Argentine : 26 millions d’Ha, également avec de grandes exploitations privées.
•Paraguay : 2,5 millions d’Ha avec de petites et moyennes exploitations familiales.