L’atelier de restitution de la journée Agroécologique s’est tenu dans la matinée du vendredi 27 mars à la Résidence sociale d’Antsirabe en présence du Ministre de l’Agriculture, du Conseiller économique auprès de la Présidence de la République, du Directeur du Cabinet auprès du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, des représentants de nombreux ministères notamment, du Ministère des Affaires Etrangères, du Ministère du Commerce et de la Consommation, et du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. La cérémonie était également honorée par la présence des députés élus à Antsirabe I et II, du Directeur Régional du Développement, du Premier délégué de la ville d’Antsirabe, ainsi de que nombreux représentants des autorités locales. A part les participants de la journée de l’Agroécologie du 26 mars, et d’autres acteurs de développements locaux, la présence de la délégation du COMESA, du Représentant de la Banque Africaine du Développement, de la SCAC, de la Coopération Allemande et du JICA a été aussi très appréciée.
L’atelier de restitution a eu comme objectif d’exposer les faits sur le terrain par la présentation de l’état d’avancement du projet, d’énumérer les problèmes rencontrés, de favoriser les échanges d’expériences et les débats, en vue d’arriver à de meilleures résultats.
Après l’allocution de bienvenue du Premier délégué de la ville d’Antsirabe qui a souhaité plein succès au projet, trois présentations sur l’état d’avancement du projet dans les deux zones, et aussi sur le Référentiel[1]de formation en Agroécologie et en Agriculture de Conservation se sont enchaînées, suivies de la synthèse du Directeur Exécutif du GSDM.
Après les présentations, une discussion de très haut niveau s’est ouverte par une série de questions réponses. Les participants ont chacun contribué à leur manière au changement de vision proposé par le GSDM, il s’agit de l’intégration de l’Agroécologie dans les politiques publiques. Le Représentant de la Banque Africaine du Développement a souligné que « la BAD est convaincu qu’un pays ne peut avancer sans une jeunesse formé, pourtant on a constaté depuis quelques années que les ressources diminuent. Dans les stratégies à long terme de la BAD, il nous est demandé d’être inventif et de concevoir des projets qui sont inclusifs. Et puisque la BAD travaille dans un cadre déterminé par rapport au document de stratégie Pays, elle ne peut s’ouvrir à une multitude d’axes. Aussi, lorsque la BAD a retenu l’idée d’un projet, elle prend le temps de voir dans quelle mesure ce projet peut profiter au plus grand nombre. Au lieu de chercher une nouvelle source de financement pour un nouveau projet, pourquoi ne pas étendre les résultats attendus des projets existants et faisant appel à d’autres compétences ? Ceci pour vous dire que je félicite encore une fois Monsieur le Ministre de l’Agriculture et le GSDM pour avoir invité les collègues des autres Ministères car il faut décloisonner notre manière de concevoir le développement. C’est ainsi que lorsque nous savons qu’il y a l’idée quelque part, chacun pourra amener sa contribution pour qu’on puisse obtenir le meilleur du peu de ressources que nous avons ».
Pour sa part, le Représentant de la délégation du COMESA a évoqué que « le COMESA n’est pas une entité de financement, c’est une entité d’intégration régionale. Toutefois, nous mettons en œuvre tout ce qui est possible pour mettre à disposition des finances pour aider les projets tels que celui du GSDM. Plus les projets ont du succès, plus nous pouvons mobiliser des ressources pour les supporter. Par rapport aux termes et conditions de financement, c’est pour les Etats membres du COMESA qui remplissent les critères exigés par les donneurs ». Il a également tenu à ajouter qu’« avant l’intervention du COMESA, on a abordé au tout début les conséquences du changement climatique en raison du caractère unique de Madagascar. La position du pays dans l’Océan Indien, son exposition et sa susceptibilité aux différents cataclysmes naturels qui demande des solutions holistiques. Nous avons besoin de comprendre qui ou qu’est ce qui rend notre pays aussi vulnérable ? Cependant, nous devons concevoir des solutions innovatrices pour améliorer ces situations. Nous avons également parlé de soutenir les moyens d’existences de la population, comment adapter les cultures vivrièresau changement climatique ? Il y a aussi les problèmes d’eau, d’énergie et surtout le manque d’infrastructures. En ce qui concerne le projet MANITATRA, le GSDM, avec l’appui du Ministère de l’Agriculturea fait un travail remarquable malgré le temps très court et les moyens très limités. C’est un programme à long terme qui peut couvrir des décennies, mais le financement vient par les cibles. A certain endroit, nous avons tendance à oublier que les personnages les plus importants sont les paysans, parce que ce sont eux qui prennent le plus de risques. Des fois, ilsinvestissent tous ce qu’ils possèdent dans des opérations agricoles. Pour un développement durable, il est impératif que les élèves, dès l’école primaireapprennent des bonnes choses, et que les femmes participent à la gestion des exploitations agricoles. Quand les femmes adoptent les nouvelles technologies, les impacts sur toute la famille sont beaucoup plus importants. Par rapport au financement, les ressourcesvenant des donneurs et des organisations sont limitées, mais si nous collaborons avec le secteur privé pour voir ensemble les opportunités, je suis sûr que nous ouvrirons des vannes beaucoup plus que les ressources qui sont disponibles actuellement. Avec ces remarques, je tiens à clôturer mon intervention, Monsieur le Ministre et honorable assistance, Merci, nous sommes toujours avec vous ».
Après l’allocution du député élu à Antsirabe I, et du Directeur Régional du Développement de la Région Vakinankaratra, qui ont chacun félicité l’initiative du GSDM, le Conseiller économique auprès de la Présidence a tenu à évoquer quelques points très importants « je tiens à féliciter le GSDM et le COMESA d’avoir initié ce projet. C’est une initiative qui permet de capitaliser le résultat de plusieurs années de travail. Ce projet MANITATRA a le mérite d’avoir pu permettre de démonter dans le contexte actuel ce qu’on peut faire pour lutter contre le changement climatique. Notre priorité actuelle, c’est de trouver les moyens pour continuer les recherches, les formations et les différentes études qui vont nous amener vers le vrai développement agricole ».
Enfin, et non des moindres, Monsieur le Ministre de l’Agriculture s’est adressé particulièrement aux paysans présents « je tiens à ce que vous retenez que la tenue de cet atelier n’est pas le fruit du hasard, il s’agit d’un effort du gouvernement qui montre que l’Etat est proche de vous, que l’Etat est prêt à vous soutenir pour la promotion du développement du secteur agricole. Si nous sommes tous ici présent, c’est pour une cause commune. Pour commencer, j’aimerai rendre hommage à Mr Lucien Séguy, un chercheur français expérimenté qui a fait beaucoup dans le domaine de la recherche et l’initiation de l’Agroécologie et de l’Agriculture de conservation à Madagascar. Ceci pour vous rappeler que l’Agroécologie ne date pas d’hier, c’est le fruit de nombreuses années de travail et de recherche. Dans le contexte actuel, le mérite revient indiscutablement au GSDM qui a su connecter les avis, et mobiliser les différents acteurs dans la mise à l’échelle de la diffusion des techniques Agroécologiques au niveau national. Dorénavant, le projet n’est plus un simple projet, c’est plutôt un programme. Nous avançons vers un changement de système qui va révolutionner l’agriculture et pas uniquement à Madagascar, mais dans tous le continent Africain. Je tiens à vous dire que si le COMESA ou la COI ou d’autres donateurs nous tendent la main, c’est parce qu’ils y croient tous. Aussi, je m’adresse à vous Chers partenaires techniques et financiers, aidez-nous, tendez-nous la main pour la pérennisation et l’appropriation des acquis de l’Agroécologie et de l’Agriculture de Conservation. De notre part, nous allons impérativement essayer d’inculquer dans la tête de la génération actuelle l’appropriation des acquis actuels. Le GSDM à travers l’Agroécologie est un exemple concret,mettons ensemble tous nos acquis, pour la pérennisation de la vision de l’Agroécologie, qui coïncide avec la vision de la République Malgache «Madagascar, une nation moderne et prospère ». Je vous dis officiellement que les instructions ont été données à mon équipe pour que l’Agroécologie et l’Agriculture de Conservation rentrent désormais dans la politique nationale, dans la Lettre de politique du Ministère de l’Agriculture à Madagascar. Chers représentants des Ministères, passez le message à vos ministres respectifs, je vais faire une communication officielle en Conseil du gouvernement sur l’Agroécologie. Si nous vous avons invité, c’est pour démontrer à toute la nation que ce que fait aujourd’hui le GSDM, c’est la politique du Ministère de l’Agriculture, et ce que fait le Ministère de l’Agriculture, c’est la politique du gouvernement à travers une transversalité et la collaboration entre les différents ministères pour la protection de l’environnement. Toujours dans cette vision de pérennisation des acquis, je tiens à souligner l’importance de la recherche et de la formation des jeunes dans nos actions futures » .
Ainsi, après les remerciements des participants, et les sollicitations des appuis des partenaires techniques et financiers, l’atelier de restitution a été clôturé par la déclaration officielle de Monsieur le Ministre de l’Agriculture « Ainsi je déclare officiellement cet atelier clos, mais le vrai travail commence aujourd’hui».
[1] Référentiel de Formation en Agroécologie et en Agriculture de Conservation préparé avec le MINAGRI/DFAR à l’intention des EASTA, de l’ISTA Ambositraet des Centres de Formation Agricoles (CEFFEL)
Pour plus d’informations, veuillez contacter GSDM
Antananarivo, le 15 avril 2015
Mireille RAZAKA, Responsable communication GSDM